Le Square de Corneille

Notre choix s'est porté sur "le Square de Corneille" car c'est un espace vert intégré dans un espace urbain. C'est un endroit à double enjeux : (i) pour donner une image positive et accueillante de la ville puisque le square se situe à l'entrée de la ville, (ii) pour l'épanouissement et l'amélioration de la qualité de vie des habitants de la structure HLM attenante.

Le paysage se décompose ainsi. Au premier plan, on peut observer des bandes de stationnement permettant l'accès à cet espace, puis un trottoir ainsi qu'un grillage sécurisant l'espace vert qui nous intéresse ici.

On peut également remarquer la présence de petites plantes grimpantes au pied du grillage. De même pour la quiétude des habitants, deux poteaux empêchent la circulation des quatre roues dans l'espace vert. Le parc est agrémenté de plusieurs arbres et arbustes tels qu'un giniperus qui donne un côté zen et d'autres petits sapins. La présence de bancs et de chemins reliant les immeubles, fait de cet espace un lieu propice aux rencontres entre les habitants. Les habitations encerclent le square de Corneille. Les escaliers visibles depuis l’extérieur permettent aussi de connecter les immeubles entre eux pour plus de proximité à la "nature"; en effet munis de grandes vitres, ils permettent d'avoir une vue directe sur le square.

Avenue Corneille fit partie de nombreuses voies publiques créées durant l'entre-deux-guerres à Saint-Brieuc. Récemment un nouveau projet d'embellissement de l’Avenue Corneille a été réalisé entre 2009 et 2013 dans le cadre d'un projet de la ville de Saint-Brieuc de réaménagement de l'entrée de ville de la RN12. Les objectifs du projet étaient les suivants :

- donner l’image d’une ville moderne sur un axe historique en accès direct vers le centre-ville ;

- rénover la voirie et l’ensemble des équipements urbains ;

- créer une ambiance paysagère en entrée de ville ; 

- ralentir la circulation automobile, et améliorer la sécurité et le confort de tous les usagers.

Le nouveau "look" de l'avenue a été inauguré septembre 2013.

Le quartier de Balzac le Plateau est constitué à 53 % d'un parc social d'habitat collectif avec une concentration de constructions de la période 1949-1970.
Plusieurs lignes de bus relient le quartier à la ville. Le quartier est accessible depuis le centre-ville par l'avenue Corneille, le pont d'Armor et la rue Balzac. L'avenue Corneille divise le quartier en deux car elle fonctionne comme une voie rapide sans liaison avec des inter-quartiers (sauf le carrefour avec la rue la Fayette).
Au cours de la dernière décennie, la plupart des espaces aménagés, squares, parcs publics et aires de jeux publics font l'objet d'un traitement plus scrupuleux. Le square de Corneille est pris en charge par le Service Gestion technique de l’espace public de Saint-Brieuc.

Contexte Historique du lieu :

Au fil des années, de nombreuses modifications ont eu lieu.

En observant les vues aériennes de cette avenue dans les années 1950, nous pouvons constater qu'elle ne faisait pas encore partie de la ville a proprement parlée. Cet espace n'était encore qu'un champ se situant en sortie de ville, enclavé, avant d'être quelques années plus tard relié à la route nationale.

Avec le temps et l'agrandissement de la ville, ce lieu est devenu un quartier à faible attractivité de par son positionnement qui est à la limite du cercle urbain.

 Plus récemment, dans le cadre de l'aménagement de l'avenue Corneille mené par l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine à partir de 2011, cet espace a connu un changement radical de modernisation. L'avenue a connu des travaux d'embellissement afin de donner une image positive et moderne de la ville pour changer la vision des habitants ainsi que celle des visiteurs. En effet, cette zone de la ville a souffert et souffre encore d'une mauvaise image dans l'esprit des riverains et parfois même des visiteurs. Ce plan d'action était sensé remédier à cette difficulté. Cependant cette action n'était que de "façade" car seule la partie visible des immeubles depuis la route a bénéficié de ce rafraîchissement. 

 Usages et pratiques :

A première vue, cet espace semble être un lieu convivial. Le  mobilier urbain ou encore la conception de l’espace en « carrés de rencontre » nous le laisse penser. Nous sommes allés à la rencontre des usagers de cet espace vert pour mieux cerner les usages. Les différentes personnes interrogées nous ont confié que ce lieu est en réalité plus un lieu de passage que de rassemblement la majeure partie de l’année. Beaucoup d’usagers y viennent dans le but de balader leur chien par exemple.  

Lors des vacances scolaires; l'utilisation de ces lieux est modifiée. Les enfants prennent possession du square pour jouer au football ou simplement profiter d’un extérieur relativement sécurisé grâce au grillage végétalisé.  L'aménagement du grillage et des poteaux convient particulièrement aux usagers car ils permettent d’empêcher l’accès aux voitures, qui ne peuvent plus être garées au milieu , comme cela se faisait auparavant.

Cependant, si les habitants sont unanimes pour dire que les récents aménagements sont positifs notamment d’un point de vue esthétique, ils déplorent que seul cet espace visible depuis l’avenue ait été aménagé. En effet, cette structure étant construite en forme de S, un espace est visible depuis la sortie de la RN12 alors que l’autre ne donne que sur de petites rues utilisées par les habitants du quartier. Ils considèrent que ces aménagements n’ont pour seul objectif que de donner une belle image de la ville aux automobilistes de passage à Saint-Brieuc ; cela, sans sincèrement prendre en compte le bien-être des habitants du quartier.

Pour finir, nous avons également noté que cet espace semble être une source de conflits entre certains habitants. Par exemple, beaucoup d’enfants ayant accès au terrain n’en prennent pas soin, et iraient même jusqu’à le dégrader. Des tensions se sont donc développées. Cette situation a de ce fait empêché le lieu de remplir sa mission initiale d’interaction sociale, imaginée par la mairie de Saint-Brieuc. On peut donc en conclure que dans ce cas précis, les difficultés sociales actuelles prennent le dessus sur la politique d’aménagement.